Accès à la formation continue : qui en profite ?

Publié le par CBE Market

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Par Cécile Détang-Dessendre.

 

Tous les salariés n’ont pas les mêmes chances d’accéder à la formation continue financée par leur entreprise. Le salarié pour qui cette probabilité est la plus élevée n’est novice ni dans son poste ni sur le marché du travail, occupe un emploi de cadre ou une profession intermédiaire dans une grande entreprise (plus de 500 salariés) de service ou du secteur industriel à haut niveau technologique. Ce salarié a plus d’une chance sur deux d’avoir suivi une formation financée par son entreprise au cours de l’année précédente, alors que la moyenne est plus proche d’une chance sur quatre. Une fois contrôlées ces caractéristiques du salarié et de l’entreprise, il reste des différences spatiales d’accès à la formation continue: la probabilité d’accès diminue lorsque la densité des marchés locaux du travail (mesurée à l’échelle de la zone d’emploi) augmente. Les meilleurs appariements employé-poste et le turnover plus élevé sur les marchés denses seraient déterminants pour expliquer le moindre recours à la formation continue dans ces espaces. Le rôle négatif de la densité concernerait uniquement les salariés des entreprises urbaines et l’accès à formation continue serait moins fréquent pour les salariés des firmes rurales que pour ceux des firmes urbaines. Télécharger l'article complet.
Ce travail valide sur le cas français des résultats obtenus au Royaume uni ou en Italie: plus le marché local est dense et moins les salariés auront accès à la formation continue, la qualité des appariements, mais aussi les risques de holdup augmentant avec la densité. L’analyse soulève la question de l’existence d’un fonctionnement particulier des marchés ruraux du travail. En effet, lorsque l’on distingue salariés urbains et salariés ruraux, les hypothèses avancées sur le rôle du niveau de densité et d’agglomération ne suffisent plus pour expliquer les résultats. Une analyse détaillée des objectifs de formation pourrait compléter ce travail. Il s’agirait alors tout d’abord de savoir si la nature des formations suivies diffère selon le niveau de densité des marchés urbains du travail: de meilleurs appariements devraient conduire à moins de formations d’adaptation au poste de travail alors que pour bénéficier des externalités de connaissance, des formations générales seraient plus appropriées. En revanche ces dernières, aisément transférables seraient aussi plus soumises au risque de hold-up. On pourrait également examiner si la formation suivie par les salariés des entreprises rurales visera essentiellement d’adaptation au poste. Il serait alors utile de chercher à préciser la nature des formations une fois cette période d’adaptation achevée.

 

Bonne lecture !

 

Et bonjour chez vous !

Publié dans Ressources Humaines

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